l’écriture au quotidien est un exercice passionnant pour stimuler mon imaginaire, muscler mon inspiration, chercher des styles différents, expérimenter, changer d’angle de vue, manier des histoires courtes, me surprendre, jouer, m’amuser avec les personnages et les situations
Un parking pourri en béton délabré, fissuré, jonché de déchets et d’objets divers, à proximité du port où stagnent des carcasses rouillées de bateaux à moitié coulés. Sans compter l'impression d'avoir risqué ma vie au moins dix fois pour parvenir jusqu’à cet endroit déprimant. Je jette un œil à ma montre. J’ai huit minutes d’avance. Je lui en donne douze pour arriver. Sinon, je me casse. Il n’est pas né celui qui me fera…
Tu souhaites lire des micronouvelles? Lis 3615-JOSEPHINE et donne-moi ton avis en commentaires! Bonne lecture! 3615-JOSEPHINE On est quatre dans la petite pièce, chacun séparés par une cloison transparente. Au fond, Robert et Patrick, et à côté de ma cabine, Joëlle, la seule femme du groupe. Un grand silence plane parmi nous. Silence simplement ponctué de milliers de minuscules claquements, rapides et répétitifs. Tous les quatre penchés sur nos claviers, une Gauloise au bec,…
Première partie Noémie s’installe en position de tir. Chaque sentinelle possède son fusil et le chérit autant que son propre enfant. Elle déploie son Chevy TAC M-200 Intervention sur la base en béton et prend la position allongée. Elle est en poste toute la nuit. Ce n'est pas la période qu’elle préfère, mais elle se plie aux tours de garde organisés sans moufter. Elle colle l’œil à sa lunette de visée Delta Stryker HD…
YETI-quatrième partie Il ne me reste qu’une affaire à régler. Où est passée Stéphanie ? Problème pas très difficile à éclaircir. Qui était au rendez-vous à la place de Steph ? Philippe. Qui m’a donné mon ordre de mission ? Philippe. Quelque chose me dit que si je me mets à fureter, les choses pourraient mal tourner. Je vérifie donc que l’argent pour le contrat Yéti est bien à l’abri sur mon compte bancaire sécurisé. Le montant…
La parabole des coccinelles - première partie 1- Je l'attends depuis 30 minutes. Je commence à me demander si elle sera au rendez-vous. Et au moment où je me prépare à repartir, elle toque à ma vitre. — Je suis désolée, j'ai cru que je ne pourrais jamais me libérer, me glisse-t-elle avec un sourire désarmant. — J’ai cru que tu ne viendrais pas, j’ai eu peur ! — T’inquiète ! Elle contourne la voiture et…
Je l'ai prévenu. Ce n'est parce qu'il y a une porte que c'est une maison. Autrement dit, ce n'est pas la porte qui fait la maison. Bon. Il n'a rien compris. Le lendemain, il a installé une porte bleue sur son terrain en pente. Un terrain dont personne ne voulait en raison justement de ce dénivelé qui rendait toute construction impossible. Et ce, en dépit d'une vue sur la vallée à couper le souffle.…
La neige. Ils avaient tout prévu sauf la neige. — Je t’avais bien dit qu’on ne pouvait pas tout prévoir, dit Lucas en se bidonnant. — Y a qu’un âne comme toi pour trouver ça drôle ? répond Jean. — Ça fait des années que j’ai pas vu de neige, génial ! s’exclame Simon. Il pose les deux énormes sacs et attrape un volumineux paquet de neige qu’il lance sur Lucas. Lucas esquive habilement et lui…
Je m’appelle Élise. Je rêve de devenir photographe. Ou danseuse. Mais surtout photographe. Je ne suis qu’une étudiante modeste en fac de sociologie, modeste et invisible, secrète fan de comptes de photographes sur les réseaux sociaux. J’ai vu très récemment des artistes qui photographiaient les gens discrètement sous les tables. Pour réaliser des « portraits de terrasse », jambes anonymes, croisées ou allongées, serrées ou à l’aise, entremêlées, distantes, joyeuses ou tristes, longues, fines, poilues. J’ai…
Il m’a fallu entrer dans la cabine téléphonique. Saisie aussitôt par l’odeur de pisse et de crasse. Je n’ai rien eu d’autre comme idée. Le casque de mon walkman vissé sur les oreilles, les Berurier Noir à fond, les mains tremblantes. D’habitude, les Berus me font speeder et sauter en l’air. Mais là, ils ne me donnent pas du tout le courage que j’aimerais avoir. Les deux types qui me suivent depuis tout à…
J’avais déjà remarqué son scooter bleu. Plusieurs fois. Je passais en vélo en rentrant du chantier. Garé en retrait de la route. Sous le chêne où on dansait à la Saint Jean. Au bord de la rivière. Le scooter bleu de la femme du médecin. Un jour où il faisait chaud, j’ai posé mon vélo contre le chêne et je me suis approché. J’aime pas trop embêter les gens et j’aime encore moins déranger…