Ecrivain ambitieux : pourquoi l’auteur indépendant que je suis éprouve-t-il le besoin d’être lu au point de choisir l’autoédition ?

Ou pourquoi, poussé par mes histoires impatientes, j’ai finalement opté pour l’autoédition ?/

1. L’autoédition, édition des pauvres ?
Alors tout d’abord vous expliquer que j’ai moi aussi longtemps regardé l’auto-édition comme la solution des loosers et des ratés. Regard méprisant et hautain. Le même que celui que je portais à l’écrivain public, pas assez ambitieux pour écrire des romans, pas assez créatif pour parvenir à imaginer une intrigue, pas assez persévérant pour venir à bout de son histoire.
Je tenais l’écrivain auto-édité comme un auteur bas de gamme, auto-édité par manque d’ambition, produisant un produit mal ficelé et trop amateur.
2. Autoédition, édition d’amateur ?
Amateur.
Nom commun.
Qui s’adonne à une activité pour le plaisir.
Qui aime, qui apprécie quelque chose.
Rien à voir avec le sens plus commun d’approximatif, de mal foutu, de mauvais goût, d’absence de qualité, bas de gamme.
Bien au contraire.
Un travail fait avec plaisir, avec la rigueur du passionné, sans compter son temps.
La notion de plaisir est capitale.
Avec plaisir.
Pour se faire plaisir.
Pas de mépris donc ici pour celui ou celle qui auto édite son histoire pour le plaisir. Pour se faire plaisir.
Même plutôt du respect.
Respect d’avoir mené son projet à terme, de l’avoir finaliser et d’oser le montrer et le partager.
Respect pour celui ou celle qui se moque des oripeaux et des glorioles de l’auteur édité et pour qui la possibilité de montrer son livre est une fierté et un bonheur.
Mettre son livre sur les rayons de sa bibilothèque.
Petit bonheur à se pas se refuser.
3. Ecrivain à part entière ?
Qui peut décider qu’untel est auteur et untel ne l’est pas ?
Qui peut décider que telle personne est écrivain et telle autre non ?
Un auteur est-il écrivain que lorsqu’il est édité par une maison d’édition ?
Les maisons d’éditions ont-elles le monopole du certificat d’écrivain ?
Ecrivain.
Nom commun.
Qui rédiges des ouvrages littéraires.
Il est nulle part écrit : qui est adoubé par une maison d’édition.
Mon premier roman a été refusé par de très nombreuses maison d’édition.
J’ai eu l’occasion de le donner à lire par un ami au directeur des Editions du Rouergue. Il lui a dit qu’il n’avait pas terminé la lecture du manuscrit, trop peu séduit par l’histoire. Au moins, c’est un avis sincère.
Pourtant j’aime cette histoire. Et si je suis allé au bout de sa rédaction, si je l’ai lue et relue mille fois, corrigée, mise en page et imprimée, c’est que j’y croyais suffisamment pour avoir envie de mener ce projet à son terme.
Soit je m’arrête aux avis reçu et je jette mon manuscrit au feu. Soit je tente ma chance autrement.
La grande chance de ces dernières années est l’arrivée d’Amazon dans le monde de l’auto-édition. Avec ses moyens considérables, Amazon propose une possibilité ‘démocratique’ de proposer et de mettre en page ses histoires. Démocratique parce que non basée sur les connaissances, le copinage, le carnet d’adresse personnel.
Le deal avec Amazon est simple. Je mets à ta disposition un outil facile et gratuit et je prends un pourcentage de tes ventes. En gros, l’auteur se débrouille pour utiliser l’outils d’impression proposé par Amazon, fabrique son livre tout seul et Amazon se sert au passage. On profite de la visibilité que propose Amazon contre un pourcentage des ventes. Gagnant-gagnant.
Je te permets publier ton roman et je gagne de l’argent facilement et sans aucun risque.
Amazon imprime, ne s’occupe pas de la partie très difficile de l’édition, et encaisse !
En s’appuyant sur le très nombre de personnes qui écrivent et qui se laissent séduire par cette proposition, le plan est génial financièrement.
Et génial pour les auteurs.
Les autres romans…
Les éditions Gallimard ont prévenu cet été ne plus accepter aucun manuscrits nouveau, au prétexte du nombre pharaonique de manuscrits reçus, notamment pour cause de confinement et du trop grand nombre de personnes qui se sont mises à écrire.
OK.
On prend note.
Et on va se débrouiller autrement.
Ce qu’Amazon a parfaitement flairé.
Gallimard ferme ses portes, auto-centré sur ces propres auteurs.
Amazon ouvre grand les bras.
On verra qui a eu raison.
Les autres plateforme d’auto-édition demandent des prix variés pour accéder à leur catalogue. Par exemple, 140 euros pour Librinova pour la mise en page et 18 euros pour chaque exemplaires, auxquels il faudra ajouter è euros de livraisons.
4. Edition = gage de qualité ?
Nombre de livres que je ne termine pas tellement ils me semblent sans intérêt.
Communauté des auteurs auto-édités
Rester actif
Prendre son avenir à bras le corps
Ne pas confier son livre à des inconnus au travail opaque
Travailler son référencement et son auto-promotion
Aller a la rencontre d’autres auteurs
Aller à la rencontre des lecteurs
Lier des liens
5. AE = ramassis de frustrés ?
C’est ce qu’on pourrait penser de prime abord.
Gagner plus
Bon, je ne dis pas que mon plus ardent souhait ne serait pas d’être édité. C’est un peu le graal tout de même. Mais l’AE est une alternative non dénuée d’intérêt. Un acte militant même pour certain.
Personne ne peut prédire ce que sera le net dans dix ans. Ni ce que sera le secteur de l’édition. Peut-on prédire sur le modèle de l’industrie du disque que l’édition sera totalement dépassée par l’AE d’Amazon ? Et que les auteurs qui se positionnent actuellement sur les plateforme n’auront pas des kilomètres d’avance ?
Le système hybride Librinova = création maline des ME : faire vendre des bouquins par les auteurs eux-mêmes et regarder le marché = éviter de payer des lecteurs, voir ce qui marche en direct, faire peser le risque financiers des début sur les auteurs eux même et capter ceux qui vendent. = Avenir ?
La première a m’ouvrir les yeux est NC. Ses messages sur Instagram m’interpellent. NC est revenu de l’édition traditionnelle : elle se définie comme entrepreneuse et tient a gérer elle ses publications.
Ses arguments me séduisent :
Puis, en suivant la newsletter d’Anaïs W, je découvre le collectif Vendre plus de livre qui affiche clairement un ton de digital marketing. Véritables militants de l’auto-éditions, leur message est clair : internet permet de développement de son propre marketing : saisons nous de notre chance, ne laissons pas à d’autres le soin de vendre nos livres.
Je suis notamment Dimitri Carlet et Severin Sauzède en suivant méthodiquement leurs techniques de référencement : SEO pour Auteur et EEO pour Google. Ça me passionne de suivre
Ecrire un livre est un travail fort. Un livre est un produit de forte valeur. Un produit a contenu de très grande qualité.
Si j’ai bien compris, Google – pour ne citer que lui – base son référencement sur la qualité du contenu. Un contenu pertinent et de qualité sera reconnu par son algorithme et mis en avant. Un livre est un produit A fort contenu. A nous de jouer sur son référencement. Ils annoncent une méthode efficace. Je suis tenté par le challenge.
Il y a des mois que je tourne dans les sphères du digital marketing. Pourquoi ? Non pour m’enrichir rapidement comme promis par certains bonimenteurs. Mais pour comprendre. Parce que je suis curieux, parce que comprendre comment ça fonctionne m’attire. Comme un papillon de nuit sur une ampoule.
Mon but n’est pas de gagner de l’argent.
Mais de travailler à ce que mes histoires soient lues.
Sans attendre des mois et des mois la sanction-couperet d’un courrier lapidaire issu du fonctionnement opaque d’une maison d’édition.
Parce que – je le répète – je souhaite que mes histoires soient lues.
Et que les communautés que je suis sur les réseaux sociaux sont dynamiques, pleine d’inventivité, enthousiastes, vivantes. Parce que ces personnes partagent leur savoir. Parce que leur enthousiasme est contagieux. Parce que j’ai envie d’être actif et de participer à la diffusion de mon travail. Parce que je fais de belles rencontres. Parce qu’ils sont très soutenants. Parce qu’ils réussissent.
Voilà, j’ai moi envie de tenter ma chance.
Je sais que je n’ai quasiment aucune chance d’être édité dans les conditions actuelles, qu’attendre le miracle ou le vent de la chance n’est pas du tout ma philosophie – je travaille d’arrache-pied et ne joue jamais au loto. Les communautés d’auto-édité sont fraîches, dynamiques, joyeuses, enthousiastes et c’est cette énergie que je cherche actuellement.
Que je me suis dégagé du temps pour mon écriture.
Que je croie en mes histoires.
Que développer des relations avec tous ceux qui le souhaite me passionne.
Qu’être actif est bien plus intéressant que d’attendre.
Voici toutes les raisons qui me poussent vers l’autoédition.
Loin de l’orgueil et de la vanité.
Loin des promesses d’argent facile.
Loin des images poussiéreuses.
Loin des clichés.
Loin du mépris initial.